Frontières

Nous ne voulons pas appartenir au monde des frontières de murailles.
Où se situe la frontière entre la pauvreté et la richesse, entre la vérité et le mensonge,
entre l’amour et la haine, entre la mer et la terre.
Où se situe la frontière qui sépare les hommes, celle que tant de gens convoitent,
celle des oiseaux qui migrent en liberté, celle de ceux qui dressèrent les frontières.
Quand il n’y aura plus de frontières entre nous, nous volerons toujours en liberté
guidés par l’utopie de nos rêves.
Dites-leur que la terre ne leur appartient pas, que les gens ne leur appartiennent pas, que
-même- les pierres doivent être libres.
Dites-leur que celui qui renie sera renié par la douceur de tant de voix
tues et assoiffées.
Rien ne vit pour toujours, pas même tes problèmes.

(Alí Salem Iselmu, poète sahraoui né en 1970 vivant aujourd’hui à Vitoria-Gasteiz, La música del siroco)
Traduit de l’espagnol par Peio Ospital