La paix

Ce qu’est la paix, ce qu’elle n’est pas,
c’est bien là la clé:
ce qu’est la paix, ce qu’elle n’est pas.
La paix est un bien qu’il convient toujours
de traiter avec égard.

La paix est toujours un bien
qu’il convient de cultiver assidûment,
la paix est toujours un bien
qu’il faut continuer de préparer
dès qu’elle semble acquise.

La paix n’est pas immobile,
la paix n’est pas inerte,
la paix n’est pas oisive.
La paix nivelle les bosses,
elle comble les ravins.

La paix requiert le travail
propre de chaque moment,
le travail de chaque moment.
La paix comporte des difficultés:
le débat et la confrontation.

La paix est un chemin:
à tracer en marchant,
une tâche permanente.
C’est notre marche qui fixe
le rythme de la paix.

La paix qui est et qui n’est pas
est un bien en marche.
C’est la marche qui façonne la paix:
c’est au fil des obstacles
qu’elle naît et prend corps.

Dans les fluctuations de la paix
c’est le proche qui pose problème,
peu souvent celui qui est éloigné;
mais c’est en chacun que se trouve,
très souvent, la clé.

La paix est onéreuse,
seul son nom est bon marché;
la paix est onéreuse.
Très compliquée et essentielle:
c’est la justice qui est la paix.

(Bitoriano Gandiaga, poète franciscain d’Arantzazu)

Traduit du basque par Peio Ospital