Le Vatican désavoue la “Doctrine de la Découverte” à l’encontre des indigènes

Le pape Nicolas V accorda à la couronne portugaise la “pleine et libre autorisation” de “capturer et soumettre les Sarrasins et les païens” dans le cadre de son expansion africaine (Bulle Dum Diversas, 1452). Alexandre VI Borgia bénit l’arrivée des Espagnols en Amérique et stipula le partage des dominations entre la Castille et le Portugal (Bulle Inter Caetera, 1493). Ces textes et d’autres textes pontificaux ont généré un concept juridique favorable à la colonisation. Félicitations au Vatican pour avoir enfin condamné cette doctrine, en déclarant par exemple :

L’Église est devenue plus consciente des souffrances, passées et présentes, des peuples indigènes causées par l’expropriation de leurs terres.

L’Église a compris l’importance d’affronter le concept connu sous le nom de “Doctrine de la Découverte”, selon laquelle la découverte d’une terre par des colons confère le droit exclusif d’éteindre, par achat ou par conquête, le titre ou la possession de cette terre par les peuples indigènes.

L’Église est consciente que le contenu de ces documents a été manipulé à des fins politiques par les puissances coloniales pour justifier des actes immoraux à l’encontre des populations indigènes, parfois réalisés sans opposition de la part des autorités ecclésiastiques. Il est juste de reconnaître ces erreurs, de reconnaître les terribles effets des politiques d’assimilation et la douleur vécue par les populations indigènes, et de demander pardon.  Par ailleurs, le pape François a exhorté : “Que la communauté chrétienne ne se laisse plus jamais contaminer par l’idée qu’il existe une culture supérieure à d’autres et qu’il est légitime d’utiliser des moyens de coercition à l’encontre des autres”.

(Note conjointe des Dicastères pour la Culture et le Développement humain intégral, Vatican, 30 mars 2023)